La Pharmacopée

Ayant progressé dans le monde plus lentement que l’acupuncture, la pharmacopée (ou « phytothérapie ») chinoise est aujourd’hui une discipline moins connue des Occidentaux. Elle n’en reste pas moins un des piliers fondamentaux de la MTC (avec l’acupuncture, le massage, la diététique et le Qi Qong), et privilégiée des Chinois qui la considèrent en effet comme étant le plus puissant des remèdes à leur disposition !

Ce terme barbare désigne en fait simplement l’usage de plantes à caractère thérapeutique. Ce qui constitue stricto sensu un abus de langage si on considère que cette discipline emploie également des produits animaux et minéraux. Un des pères fondateurs notables de cette science est Zhang Zhong Jing, qui dès 200 ans avant J-C écrivit un traité sur les maladies infectieuses et systématisa l’utilisation des plantes dans leur traitement.

L’héritage de milliers d’années de pratique permet aujourd’hui le recensement de quelques milliers de substances, dont 400 sont d’usage courant alors que les praticiens contemporains ne cessent de faire évoluer la pratique pour l’adapter au mieux aux maux de l’époque actuelle. Les diverses formules administrées sont composées de : racines, tiges, écorces, feuilles, fleurs, produits animaux et produits minéraux. Elles prennent généralement la forme de décoctions, pilules, poudres ou crèmes et s’utilisent aussi bien par ingestion que par application externe. Enfin, on notera le caractère extrêmement précis des dosages, indiqués au gramme près !


La prescription – comment, pourquoi ?

A quelques exceptions près, le choix des composants prescrits a ceci d’unique qu’il n’est pas standardisé en fonction des symptômes (comme c’est le cas en Occident), mais établi de manière à s’adapter à l’état énergétique de la personne sujette au trouble. Selon les règles de la MTC, cet état sera systématiquement qualifié par le praticien, quelque soit le principe de traitement adopté par la suite (massage, acupuncture, etc.).

S’il juge alors utile l’emploi de la pharmacopée pour réguler un état pathologique donné, il basera son choix par rapport à au potentiel thérapeutique d’une substance, définie par :

  • Sa couleur
  • Son énergie (chaude, tiède, frais, froid)
  • Sa saveur (acide, amère, douce, piquante, salée)
  • Sa consistance (forme, texture, humidité, etc.)
  • Ses propriétés (tonifiante, dispersante, etc.)

Bref… en accord une nouvelle fois avec la théorie des 5 éléments.

Si en Occident on a en général recours à la pharmacopée chinoise pour traiter une déficience en Qi ou en sang ainsi que les affections aigues, cette discipline noble est en fait adaptée au traitement de tous troubles physiques, mentaux et émotionnels ! La législation française actuelle ainsi que le caractère conservateur des sociétés vis-à-vis de pratiques et produits exotiques sont autant de freins à l’évolution de ce précieux trésor chinois au-delà de ses frontières.

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