Régimes Dukan, Paléo, crudivore, vapeur, végétarien, végétalien… En Occident, la diététique suit souvent un phénomène de « modes » et il devient difficile de savoir ce qui constitue une alimentation saine. Cela est d’autant plus vrai que ces « formules magiques » ont souvent pour objectifs la ligne ou l’éthique, sans forcement prendre en compte les besoins et constitutions individuelles. Sans compter que ces habitudes contraignantes – quand elles ne sont plus respectées – provoquent un « effet yoyo » du poids de la personne, dont l’organisme subit de plein fouet les effets néfastes.
Loin de cette complexité moderne, les règles d’hygiène alimentaire Chinoises basiques n’ont que peu changé depuis des millénaires, et nous offrent pourtant une façon simple et naturelle de nourrir notre corps (et notre Esprit !) de façon optimale. En Europe, on parle aujourd’hui de plus en plus de l’impact de notre ventre sur nos émotions, humeurs, comportements… L’importance d’une bonne alimentation est telle, qu’elle fait partie intégrante des outils à la disposition du praticien en MTC dans le traitement d’un trouble ou d’une pathologie.
Le premier médicament est l’aliment ; on parle « d’alicament »
Dans la vision Chinoise traditionnelle, le maître mot est l’équilibre. A la manière de la vision Taoïste (et donc des principes de la MTC), il est toujours question de rester à l’écoute des besoins de l’organisme et faire en sorte d’évoluer en accord avec son espace et son temps. Typiquement : privilégier les produits locaux, de saison, et crus ou cuits de manière à réguler la température du corps. La thérapie par la diététique chinoise ne consiste donc pas en un régime au sens strict, mais plutôt en une alimentation qui s’adapte à l’âge, la constitution, et aux conditions de vie de l’individu. Pour ce faire, 5 facteurs sont ici pris en considération au regard des aliments.
Les proportions des différentes catégories
Par rapport à l’Occident, les Chinois consomment :
Les proportions d’aliments dans une alimentation « idéale » sont donc inversées entre la Chine et l’Occident et on voit bien qu’il n’est tout de même pas recommandé de supprimer complètement les protéines animales, et en particulier la viande qui est utile à la formation du sang !
La température et l’effet réchauffant/refroidissant
On a là 5 catégories d’aliments :
Il convient de veiller à adapter la proportion de ces aliments en fonction de la saison, afin de ménager l’énergie de nos organes internes, en particulier de l’Estomac qui ramène tout à température corporelle. Donc NON, un régime composé exclusivement de crudités n’est pas l’idéal… !!
La saveur
Cette notion est particulièrement importante dans la mesure où chaque saveur affecte l’élément (et donc les organes) qui lui correspond. Il peut arriver qu’une personne soit particulièrement attirée ou au contraire désintéressée par l’une ou l’autre de ces saveurs ; ce qui signera un déséquilibre de l’élément en question. Son interprétation sera alors intéressante dans la compréhension d’une pathologie éventuelle.
La qualité (fraîcheur, variété, etc.)
Bien choisir les aliments que l’on ingère n’a jamais été aussi important que dans notre ère toujours plus industrialisée. Ainsi, des produits BIO seront moins exposés aux agents chimiques et potentiellement pathogènes.
Les circonstances et l’heure du repas
L’impact des aliments sur l’organisme sera bien différent en fonction de la vitesse du repas, l’état d’esprit, le niveau de détente, la distraction (regarder la TV en mangeant n’est pas très bon…), etc. BREF, le temps et l’attention apportée à ce moment sacré de régénération. Il faut garder en tête que indépendamment de notre « conscience », notre organisme a sa propre existence, ses propres besoins, sa propre intelligence. Lui consacrer de l’attention au moment du repas est primordial.
De plus, nos biorythmes nous imposent naturellement de manger copieusement le matin, modérément à midi, et pauvrement le soir. En effet, la nuit de sommeil devant servir de repos à notre organisme, digérer des aliments ingérés à une heure tardive compromet ce temps de repos nécessaire. Il peut alors s’en suivre : agitation, insomnie, fatigue, etc.
L’Estomac et la Rate sont les deux principaux organes de la digestion, et seront donc les premiers impactés. Leurs rôles respectifs :
Sur le plan psychique, ces deux organes de l’élément Terre auront un impact sur les inquiétudes et la tendance à trop cogiter.
Intestin Grêle et Gros Intestin auront également un rôle important dans le processus d’assimilation de la nourriture :
Une bonne énergie à ce niveau permettra d’assurer ces fonctions aussi bien sur le plan physique que psychique ! Ainsi que d’éviter : troubles digestifs, diarrhées, constipations, ballonnements, etc.
En conclusion, il est dans le rôle du praticien de maîtriser ces notions afin de pouvoir faire une interprétation efficace des symptômes éventuels que présente une personne, et lui prodiguer des conseils d’hygiène alimentaire qui feront partie intégrante du principe de traitement à adopter. On néglige en effet bien trop souvent le lien intime qui existe entre notre Corps et notre Esprit, et particulièrement dans le processus de digestion : tout comme nos organes traitent les aliments que nous ingérons, ils perçoivent les événements de notre vie ainsi que nos émotions. Une assimilation correcte sur tous ces plans est garante d’une évolution pérenne de l’être.